Une maman c'est...
Je suis infirmière, cuisinière, femme de ménage, magicienne, prof, couturière, psy, humoriste, coiffeuse, policière, etc.
Ces jours-ci, la policière est sollicitée et épuisée.
On dirait que je vis avec 3 petits manifestants qui font tout pour repousser la limite qu’ils peuvent franchir.
J’ai l’impression de porter un pantalon camo rose laitte et qu’ils me prennent F**k all au sérieux.
Bon j’exagère peut-être un peu. Ils ne sont pas des monstres mes minis, ils sont même plutôt sages. Mais ils restent des enfants qui aiment tester celle qui tente de faire régner la paix et maintenir l'ordre.
La foutue phrase « C’est moi le Preeeeeemier!!!! » Pu capable de l’entendre! PU CAPABLE!!!
Tout, tout, t-o-u-t est sujet à faire une compétition. Tout-le-temps-E.
Ticket de vitesse.
À un moment, ils jouent harmonieusement ensemble. La seconde d’après, la chicane pogne. Ça crie, ça pleure, ça se pousse, ça se tape.
Condamnation pour violence.
Ou bien ça joue tranquillement chacun de leur côté et tout à coup, un veut le jeu de l’autre et lui vole sans son consentement. Crise assurée. Ça s’applique aussi à un napperon, une assiette, la manette, TOU-TE.
Condamnation pour vol.
Je donne une consigne. On m'ignore. Je répète. On m’ignore. Je répète. On m’ignore.
Arrestation pour refus de coopérer.
Pendant ce temps là, y a le mini; le petit sournois de la gang. Celui qui ne marche pas, mais qui touche à tout, qui fouille partout. Si on le laisse sans surveillance, il va tester la limite et chercher l’interdit. Parfois, il brise des choses.
Vandalisme.
Chose certaine, j’ai du obtenir mon diplôme sur la peau des fesses. Je suis une maman-police poche. Je n’ai pas les nerfs très solides pour être policière je crois.
Et j’ai trop de sympathie pour mes «hors la loi».
Ils ont beau me faire rager, me faire crier, me pousser à bout, j’ai un gros point faible. Heureusement, ils n’en sont pas trop conscients.
L'autre soir, mon bébé n’en finissait plus de faire le party, de crier, de pleurer…de tout faire sauf dormir. À 21:15, assise dans sa chambre, mon shift de police durait depuis 7:00 AM et à ce moment là, s’en était trop. C'était une autre soirée comme ça de trop.
Après avoir tout essayé, je me suis assise en indien dans sa chambre et j’ai attendu, attendu et attendu.
Et en silence, j’ai pleuré.
Parce que j’étais épuisée. Épuisées de pleins d’affaires trop longues à énumérer, mais que les mamans peuvent comprendre sans que j’aie à les nommer.
À 21:35, il a fini par s’assoupir. Son frère également, qui partage sa chambre et qui tardait lui aussi à s’endormir.
Quand je me suis levée, les yeux encore mouillés, j’ai embrassé mon grand. Et là, j’ai regardé mon bébé de 17 mois dans son lit, couché sur le côté en serrant sa doudou. Rien dans son lit, parce que je lui avais tout enlevé (dans le feu de l'action de mon opération policière).
Je l’ai trouvé si beau, si angélique (pffff!)… Je l’ai abrié avec une doudou, je lui ai redonné son toutou et pendant ce temps là mon coeur explosait d’amour.
En sortant de la chambre, je suis allée me coller sur ma grande qui ronflait, qui comme ses frères, m’avait fait rager dans la soirée pour certains «délits» commis.
Quand je les vois endormis, je leur pardonne tout et je m’accuse de tout le reste.
Être maman c’est devoir endosser pleins de rôles en même temps.
Pleins de rôles qui font qu’au bout du compte, on est tout simplement : une maman.